Que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel
L'homme étant la manifestation ou l'expression de Dieu, a une destinée infinie devant lui. Sa tâche est d'exprimer de façon concrète et définie les idées abstraites inspirées par Dieu, et pour ce faire, il doit être capable de créer. S'il n'avait pas cette faculté créatrice, il ne serait qu'une machine, un automate mû par Dieu.
Mais l'homme n'est pas un automate, il est une conscience individualisée. Dieu S'individualise, dans un nombre infini de foyers conscients, chacun différant tout à fait. Chacun a donc une façon distincte de percevoir l'univers, chacun fait une expérience particulière.
Remarquez que le mot « individuel» veut dire indivisé. La conscience de chaque individu est distincte de celle de Dieu et de celle de tous les autres hommes et pourtant elle n'en peut être séparée. Comment cela se peut-il ? Comment deux choses peuvent-elles être une sans être identiques ?
Sur le plan de la matière qui est limitée, elles ne le peuvent certes pas, mais en l'Esprit, qui est infini, cela leur est possible. Notre conscience actuelle, limitée à trois dimensions, ne peut le concevoir, mais intuitivement par la prière nous le percevons.
Si Dieu ne S'individualisait pas, il n'y aurait qu'une expérience uniforme, mais comme Il s'individualise en chacun de nous, il y a autant d'univers qu'il y a d'individus pour les former par leur pensée.
« Que ton règne vienne» signifie qu'il est de notre devoir de contribuer à chaque instant de notre vie à établir le Royaume de Dieu sur la terre, et que notre tâche est de transformer sans cesse les idées de Dieu en manifestations concrètes sur ce plan terrestre. C'est pour cela que nous sommes ici-bas. Le vieux proverbe « Dieu a un plan pour chacun et Il en a un pour vous » est tout à fait juste. Dieu a des projets grandioses et étonnants pour chacun de nous, Il a prévu une carrière splendide pleine d'intérêt, de vie et de joie pour chaque Être, et si notre vie est terne, étroite ou sordide, ce n'est pas Sa faute mais la nôtre.
Si seulement vous vouliez bien découvrir le plan que Dieu a élaboré pour vous et si vous l'exécutiez, vous verriez toutes les portes s'ouvrir devant vous et tous les obstacles disparaître de votre chemin. Votre réussite serait évidente, vous auriez beaucoup d'argent et vous seriez pleinement heureux.
Une place est réservée dans la vie pour chacun de nous et ce n'est qu'en la trouvant que nous serons complètement heureux, parfaitement en sûreté.. Jusqu'à ce que nous trouvions cette place déterminée, nous ne serons jamais ni heureux, ni en sécurité, quelle que soit notre situation.
Notre véritable place est la seule où nous puissions manifester le royaume de Dieu et dire, en vérité, « Que ton règne vienne ».
Nous savons que l'homme a tendance à se servir trop souvent de son libre arbitre d'une façon négative. Il se permet de penser faux, égoïstement et c'est ce qui lui attire tous ses ennuis. Au lieu de comprendre que c'est sa nature essentielle d'exprimer Dieu et de s'occuper toujours des « affaires » de son Père, il essaie de s'émanciper. Cette folie est à la base de tous ses ennuis. Nous abusons de notre liberté en essayant de nous passer de Dieu, ce qui a pour résultat logique la maladie, la pauvreté, le péché, les soucis et la mort que nous trouvons sur le plan matériel. Nous ne devons jamais, même un instant, essayer de vivre pour nous, ni faire des projets ou des arrangements personnels sans en référer à Dieu, ni supposer que nous puissions être heureux ou réussir, si nous cherchons un autre but que celui de faire Sa Volonté. Quelles que soient nos aspirations, qu'il s'agisse de notre profession, de nos obligations familiales, de nos rapports avec autrui, de projets personnels, si nous cherchons à nous servir nous-mêmes, au lieu de servir Dieu, nous nous préparons des ennuis, des déceptions, des malheurs, malgré l'évidence apparente du contraire.
Mais si nous choisissons ce que, par la Prière, nous savons être Sa Volonté, nous nous assurons le succès final, la liberté et la joie, malgré les sacrifices et la discipline momentanée que cela peut impliquer.
Notre affaire est de mettre autant que possible notre nature en harmonie avec la Volonté de Dieu par la prière constante, par une vigilance continuelle mais sans inquiétude.
« Notre volonté est nôtre pour que nous la fassions tienne ».
« Dans Sa volonté est notre paix »dit Dante, et la Divine Comédie est en réalité une étude des états fondamentaux de la conscience, l'Enfer, représentant l'état de l'âme qui essaie de vivre sans Dieu, le Paradis, l'état de l'âme qui a achevé son unité consciente avec la Volonté Divine, et le Purgatoire la condition de l'âme qui lutte pour passer d'un état à l'autre.
C'est ce conflit sublime qui a arraché ce cri au grand Saint-Augustin :
« Vous nous avez créés pour Vous-même, et nos cœurs sont inquiets tant qu'ils ne se reposent pas en Vous ».
« Le pouvoir de la pensée constructive » d’Emmet Fox